Lyon n’est plus seulement la « capitale des Gaules ». C’est aussi un hub économique qui parle de plus en plus… anglais. Entre les sièges sociaux, les PME industrielles tournées vers l’export, les startups tech de la Part-Dieu et les boîtes de services BtoB, la maîtrise de l’anglais est en train de devenir un avantage concurrentiel aussi stratégique qu’un bon CRM.
Mais comment, concrètement, les entreprises lyonnaises s’y prennent-elles pour faire monter en puissance leurs dirigeants et leurs équipes sur l’anglais, sans transformer les agendas déjà surchargés en cauchemar logistique ? C’est ce que nous allons décortiquer, avec des exemples du terrain et des stratégies qui fonctionnent réellement.
Pourquoi les entreprises lyonnaises misent sur l’anglais en 2025
Lyon coche presque toutes les cases de la métropole tournée vers l’international :
- Des secteurs qui exportent massivement : industrie, chimie, pharma, biotech, agroalimentaire.
- Une forte présence de sièges européens ou mondiaux d’ETI et de groupes internationaux.
- Un écosystème startup très vivant autour du numérique, de la santé et de la deeptech.
Résultat : l’anglais n’est plus seulement « utile ». Il est devenu la langue de travail implicite dans de nombreux contextes :
- Appels d’offres internationaux pilotés depuis Lyon.
- Visites de délégations étrangères sur les sites industriels de Vénissieux, Saint-Priest ou Meyzieu.
- Réunions en visio avec des équipes basées à Londres, Berlin ou Singapour.
- Levées de fonds auprès d’investisseurs étrangers pour les startups locales.
Et il y a un élément que beaucoup de dirigeants découvrent un peu tard : le niveau d’anglais moyen des équipes influence directement la capacité de l’entreprise à se positionner sur certains marchés. Refuser un rendez-vous en anglais, déléguer systématiquement les relations internationales à « la seule personne bilingue du service », c’est comme rouler sur l’A7 en restant bloqué sur la voie de droite : vous avancez, mais vous ne doublez personne.
C’est pour cette raison que les formations en anglais à Lyon se sont profondément transformées : on est passé des « cours du soir généralistes » à de véritables dispositifs stratégiques, pilotés comme un projet de transformation interne.
Les enjeux spécifiques pour dirigeants et managers
Pour un salarié, l’anglais est souvent un levier de carrière. Pour un dirigeant ou un cadre, c’est un levier de crédibilité.
On l’observe très clairement dans les entreprises lyonnaises qui se développent à l’international : le niveau d’anglais du top management conditionne le type de deals qu’elles peuvent signer. Un CEO qui bégaie sur chaque phrase en réunion Zoom face à un fonds anglais, ce n’est pas seulement inconfortable, c’est un signal faible envoyé au marché.
Les enjeux sont différents selon les profils :
- Dirigeants et membres du COMEX : ils doivent être capables de présenter une vision, défendre une stratégie, négocier un partenariat, pitcher un projet de croissance… tout cela en anglais. On est loin du simple « small talk ».
- Managers de proximité : ils gèrent souvent des équipes hybrides ou des projets transverses avec des interlocuteurs étrangers. Ils ont besoin d’un anglais opérationnel, orienté réunion, reporting, gestion de conflits, feedback.
- Experts métiers (ingénieurs, techs, R&D, consultants) : leur enjeu est d’être capables d’entrer dans un niveau de détail technique élevé, de défendre une solution, d’intervenir sur un incident critique… en temps réel, sans devoir passer par un traducteur.
C’est pour cela que les entreprises lyonnaises qui réussissent leur montée en compétences en anglais ne se contentent plus d’acheter des « heures de formation » au kilomètre. Elles réfléchissent en termes de trajectoire pour chaque population.
Formats de formation en anglais qui fonctionnent à Lyon
Le marché lyonnais de la formation en anglais est très fourni : écoles de langues historiques, organismes spécialisés BtoB, formateurs indépendants, solutions 100 % en ligne, blended learning… Derrière cette profusion, quelques formats tirent vraiment leur épingle du jeu côté entreprises.
1. Le coaching individuel pour dirigeants et cadres
C’est le format plébiscité par les dirigeants lyonnais qui ont un agenda en Tetris permanent. Le principe : des séances de 45 minutes à 1 heure, ultra ciblées sur les besoins réels de la personne :
- Préparation d’un board meeting en anglais.
- Répétition d’un pitch investisseurs.
- Simulation de négociation commerciale complexe.
Les meilleurs coachs sur Lyon adaptent non seulement le vocabulaire, mais aussi les codes culturels : comment dire non fermement à un partenaire américain sans le braquer, comment nuancer un désaccord avec un investisseur britannique, etc.
2. Les formations intra-entreprise orientées métier
Plutôt que de mélanger un comptable, un ingénieur logistique et un commercial dans le même groupe, beaucoup d’entreprises structurent désormais des sessions par usage de l’anglais :
- Anglais des achats (négociation, conditions contractuelles, délais, pénalités).
- Anglais de l’industrie (qualité, maintenance, sécurité, incidents sur site).
- Anglais de la relation client (support, gestion des plaintes, suivi projet).
À Lyon, cela se traduit souvent par des groupes constitués par service ou par site, avec des cas concrets directement issus du quotidien : mails réels (anonymisés) des clients, comptes rendus de réunions, échanges techniques.
3. Le blended learning : présentiel + digital intelligent
Les entreprises qui ont plusieurs sites autour de Lyon (par exemple un siège à la Part-Dieu et des usines dans l’Est lyonnais) misent énormément sur les parcours mixtes :
- Des cours en présentiel ou visio pour travailler l’oral et les mises en situation.
- Une plateforme en ligne pour la grammaire, le vocabulaire et l’auto-entraînement.
- Des micro-contenus à consommer entre deux réunions (5 à 10 minutes).
L’enjeu majeur n’est pas la technologie, mais la scénarisation : sans pilotage, une plateforme e-learning se transforme rapidement en décor de bureau qu’on ne regarde plus. Les organismes les plus efficaces à Lyon sont ceux qui intègrent un suivi humain régulier : relances, objectifs hebdomadaires, feedback personnalisé.
4. Les immersions ciblées… sans forcément partir à l’étranger
On associe souvent immersion et séjour à Londres ou Dublin. Mais pour un dirigeant lyonnais, bloquer une semaine complète à l’étranger est souvent illusoire. Certaines structures locales ont donc développé des formats d’« immersion urbaine » :
- Journées entières en anglais sur site, avec coach présent.
- Réunions internes volontairement basculées en anglais.
- Jeux de rôle intensifs (crise client, négociation sous pression, media training).
Le cerveau étant obligé de rester en « mode anglais » plusieurs heures, les progrès en fluidité sont souvent spectaculaires.
Comment les PME locales structurent leur stratégie linguistique
La grande différence entre les entreprises qui progressent réellement et celles qui accumulent les catalogues de formation sur une étagère, c’est la stratégie linguistique.
Prenons un cas très fréquent à Lyon : une PME industrielle de 120 salariés, située à Saint-Priest, qui réalise déjà 30 % de son chiffre à l’export et vise 50 % à trois ans. Ce que l’on observe sur le terrain :
- Phase 1 : l’entreprise commence par quelques cours d’anglais « pour ceux qui veulent ».
- Phase 2 : elle se rend compte que seuls les plus motivés (et souvent déjà bons) viennent.
- Phase 3 : un appel d’offres majeur est perdu faute de capacité à gérer l’avant-vente en anglais.
- Phase 4 : la direction décide enfin de traiter l’anglais comme un projet stratégique.
Les PME qui franchissent ce cap procèdent généralement en quatre étapes :
- Cartographie des besoins : qui a réellement besoin de l’anglais, à quel niveau, pour quelles tâches (mails simples, réunions, négociation, management d’équipe internationale) ?
- Objectifs par population : par exemple, « tous les chefs de projet au niveau B2 d’ici 24 mois », « COMEX opérationnel en réunion d’ici 12 mois ».
- Plan pluriannuel : on arrête de tout mettre sur 3 mois. On raisonne en trajectoire, avec des jalons, des tests de niveau (type TOEIC Linguaskill, etc.).
- Suivi réel : taux de présence, progression des scores, mais aussi feedback des managers sur le terrain.
Une fois ce cadre posé, la formation en anglais sort de la zone « nice to have » et entre dans la même logique que les projets Lean, ESG ou digitaux : objectifs, KPI, ROI.
Financement et dispositifs : transformer un coût en investissement
À Lyon comme ailleurs, beaucoup de dirigeants hésitent encore face au budget formation en anglais, alors même que les outils de financement n’ont jamais été aussi nombreux. Les entreprises qui optimisent leurs dispositifs combinent généralement plusieurs leviers.
1. Les OPCO
Selon votre branche (industrie, services, bâtiment, commerce…), votre OPCO peut prendre en charge une partie significative du coût de la formation :
- Financement direct d’actions de formation en anglais, surtout lorsqu’elles s’inscrivent dans un projet de développement des compétences ou d’internationalisation.
- Prise en charge plus élevée si la formation est certifiante (TOEIC, Linguaskill, etc.).
Les organismes de formation sérieux à Lyon sont habitués à monter des dossiers OPCO et peuvent vous accompagner sur la partie administrative, souvent perçue comme rebutante par les dirigeants de PME.
2. Le CPF pour les salariés et parfois pour les dirigeants
Les salariés peuvent mobiliser leur Compte Personnel de Formation pour co-financer (voire financer totalement) des parcours en anglais. Certaines entreprises lyonnaises ont mis en place des accords internes simples :
- L’entreprise finance les formations collectives et les coachings liés au poste.
- Le salarié peut compléter sur son temps personnel avec des modules via CPF pour atteindre un niveau plus ambitieux.
Pour les dirigeants non salariés, des dispositifs spécifiques existent selon le statut (chefs d’entreprise, professions libérales), avec des prises en charge possibles via les fonds d’assurance formation (FAF).
3. Les dispositifs exceptionnels ou sectoriels
En période de transformation forte (relocalisation de production, digitalisation, réorientation stratégique), certaines entreprises lyonnaises ont activé des dispositifs comme le FNE-Formation pour financer des montées en compétences massives, anglais compris.
L’idée clé : ne pas regarder le budget formation en anglais isolément, mais l’intégrer dans un projet global de transformation ou d’internationalisation. C’est souvent ce qui fait la différence face à votre OPCO ou à l’administration.
Choisir le bon organisme de formation à Lyon
Avec l’abondance de l’offre, le risque n’est plus de ne rien trouver, mais de se tromper de partenaire. Quelques critères concrets permettent de filtrer rapidement.
- Expertise BtoB avérée : travailler avec des particuliers et accompagner un COMEX, ce n’est pas le même métier. Demandez des références d’entreprises lyonnaises dans votre secteur ou de taille comparable.
- Capacité à personnaliser : si la proposition ressemble à un copier-coller de catalogue, fuyez. On doit vous parler d’audit de niveau, d’objectifs par population, de contenus métiers.
- Flexibilité logistique : possibilité d’intervenir sur site (par exemple à Gerland, Techlid, Part-Dieu) et en visio pour vos équipes en déplacement ou en télétravail.
- Suivi et reporting : un bon organisme fournit des tableaux de bord clairs : progression, assiduité, niveaux atteints, préparation aux certifications.
- Qualité des formateurs : natifs ou bilingues, certes, mais surtout rompus au monde de l’entreprise. Un excellent linguiste sans culture business peut vite perdre un dirigeant.
- Intégration aux dispositifs de financement : maîtrise des dossiers OPCO, éligibilité CPF, accompagnement administratif.
Lyon dispose aussi d’un maillage dense d’annuaires professionnels et de plateformes de mise en relation BtoB. Les entreprises les plus structurées les utilisent pour comparer plusieurs prestataires, vérifier la réputation locale, croiser les avis et identifier des acteurs de niche parfois très pointus sur un secteur (santé, industrie, tech).
Mesurer l’impact sur le business : exemples concrets
Former ses équipes à l’anglais « parce qu’il faut bien le faire » est le meilleur moyen de perdre de l’argent. À l’inverse, quand les objectifs sont clairs, les effets se voient dans le business.
Quelques exemples issus d’entreprises lyonnaises (ou de configuration similaire) :
- Une PME de la chimie fine à l’Est de Lyon : après 18 mois de formation ciblée pour le service commercial (focus négociation et technique produit), elle passe de sous-traitant discret à partenaire clé sur plusieurs marchés européens. L’équipe peut désormais présenter directement ses innovations en anglais lors de salons internationaux, sans intermédiaire.
- Une société de services numériques basée à la Part-Dieu : en faisant monter en compétences les chefs de projets en anglais (réunions, gestion de conflits, reporting), elle décroche ses premiers contrats en direct avec des clients anglo-saxons, sans passer par des partenaires français comme intermédiaires.
- Une startup medtech lyonnaise : le CEO suit un coaching intensif sur six mois centré sur le pitch en anglais. Résultat : une levée de fonds bouclée auprès d’un fonds étranger, alors qu’un an plus tôt il déléguait encore toutes ses présentations à son cofondateur « plus à l’aise ».
Dans chaque cas, la clé n’est pas uniquement le nombre d’heures de formation, mais la manière dont l’anglais a été relié à un objectif business spécifique :
- Accéder à un nouveau marché.
- Remonter dans la chaîne de valeur (de sous-traitant à partenaire).
- Sécuriser des financements.
- Gagner en autonomie vis-à-vis d’intermédiaires coûteux.
À partir du moment où vous reliez la formation en anglais à un indicateur concret (taux de transformation des appels d’offres internationaux, nombre de rendez-vous réalisés sans interprète, niveau de marge sur les contrats export…), la question du « retour sur investissement » change de nature. On ne parle plus de coût, mais de capacité à capter des opportunités.
Passer de l’intention à l’action : quelques pistes pour les entreprises lyonnaises
Si vous êtes dirigeant ou responsable RH à Lyon, et que l’anglais est un sujet récurrent dans vos réunions sans jamais vraiment avancer, quelques actions simples peuvent créer un déclic.
- Commencer par un diagnostic éclair : faites passer un test rapide (en ligne ou avec un organisme) aux populations clés : COMEX, managers, équipes export. L’état des lieux brut est souvent un excellent révélateur.
- Identifier 2 ou 3 enjeux business concrets : un salon international, un marché cible, une levée de fonds, un partenariat stratégique. C’est à partir de là que vous construirez vos priorités de formation.
- Lancer un pilote plutôt qu’un grand soir : mieux vaut un programme très bien pensé pour 15 personnes clés qu’un dispositif médiocre pour 100. Les premiers résultats serviront de vitrine en interne.
- Intégrer l’anglais au quotidien : une réunion par semaine en anglais, certains documents de référence traduits, des échanges réguliers avec des partenaires étrangers… La formation ne suffit pas si le terrain reste 100 % francophone.
- Capitaliser sur l’écosystème local : Lyon regorge de ressources : organismes de formation spécialisés, écoles de commerce, réseaux d’affaires, annuaires professionnels… Autant de points d’appui pour trouver les bons partenaires et benchmarker vos pratiques.
Les entreprises lyonnaises qui réussiront le mieux dans les prochaines années ne seront pas forcément celles qui auront le plus gros budget marketing ou la plus grande usine. Ce seront celles qui sauront parler la langue de leurs marchés, au propre comme au figuré. Et sur ce point, l’anglais n’est plus une option : c’est la grammaire de votre croissance.

